Collection de Fonds d'écran 202510

Sous un ciel chargé de nuages en cette soirée d'octobre, les murs du château de Bran, en Roumanie, se dressent comme une silhouette hors du temps. Construit au XIVe siècle, il a résisté aux guerres et aux empires, mais c’est dans le souffle des légendes qu’il puise sa véritable force. Aux confins de la Transylvanie et de la Valachie, jadis marquée par le règne impitoyable de Vlad III, celui qui inspira le Dracula de Bram Stoker, l’ombre du château se confond avec le mythe.

Sous le ciel pourpre du Rajasthan, les dunes de Jaisalmer se parent de reflets dorés tandis que les silhouettes des chameaux avancent lentement dans la lumière du soir. Plus à l'est, la petite ville de Pushkar s'anime chaque automne à l'occasion de l'une des fêtes les plus vibrantes du pays : la foire aux chameaux.

Au nord de l'île portugaise de Madère, la forêt de Fanal s'ouvre comme un théâtre de brume. Les lauriers centenaires, recouverts de mousse, y dessinent des formes étranges dans une lumière diffuse. Elle appartient à la Laurissilva, la plus vaste forêt de lauriers subtropicaux encore intacte au monde, dont plus de 90 % de la couverture végétale est restée primaire. C'est un véritable musée vivant qui abrite des espèces uniques, comme le pigeon trocaz, endémique de l'île.

Sous une voûte de pierre, une porte gothique s’élève comme une promesse d’évasion. Dans la région de Hradec Králové, au nord-est de la République tchèque, les rochers d'Adršpach-Teplice forment le plus vaste labyrinthe de grès d'Europe centrale. Pendant des siècles, falaises et passages sont restés enfouis sous la forêt jusqu’à ce qu’un grand incendie dénude le paysage. Des arches, des tours et des couloirs sinueux émergent alors des cendres, révélant une cité minérale façonnée par le feu.

Sous le ciel d'automne, les coteaux de Champagne se parent de mille couleurs. Les feuilles de vigne rougissent et s'embrasent, encadrant les grappes de pinot noir charnues et bleutées, prêtes à livrer leur secret. On entend encore le pas des vendangeurs qui, depuis des siècles, récoltent ce fruit fragile avec patience et respect. Chaque baie porte ici la mémoire des sols crayeux, de la lumière filtrée par les brumes matinales et du souffle constant des vents venus de la Marne.

Alors que les journées raccourcissent et que la nuit tombe dès 18 heures, un parfum de cannelle flotte dans l’air humide des campagnes de Caroline du Nord. L’automne s’installe doucement et avec lui revient la saison des citrouilles. Comme dans les champs de la Drôme ou du Perche, leurs formes rebondies illuminent le sol de touches orangées, telles des soleils oubliés.

Vue du ciel, la tourbière de Martimoaapa, en Laponie finlandaise, ressemble à une mosaïque d’or et d’azur. Ces terres humides, façonnées par des millénaires de glace et d'eau, recèlent bien plus qu'un simple paysage ; elles racontent des histoires. Au début du XXe siècle, durant la période de la prohibition en Finlande, des contrebandiers ont bravé la boue et le froid pour transporter de l'alcool suédois à travers ces marécages interdits. Plus loin, un cercle de pierres énigmatique semble veiller, vestige d'un rituel dont le sens échappe encore aux archéologues.

Avec ses airs de Titanic, on pourrait s'y méprendre… Pourtant, son histoire est bien différente. Sous le ciel étoilé de Californie, le Queen Mary est ancré dans les eaux calmes de Long Beach, sur la côte ouest des États-Unis. Ce paquebot britannique légendaire, lancé en 1936, fut autrefois le joyau de l'Atlantique. Avec ses lignes Art déco et sa vitesse record, il transportait des stars, des rois et des diplomates dans un luxe inégalé. Puis la guerre le métamorphosa : peint en gris, vidé de ses dorures, il devint le « Fantôme gris », chargé de soldats et de silence.

Dans la vallée de Spiti, en Inde, la roche ocre se mêle aux neiges éternelles. Dans la réserve de biosphère du désert froid, l'air est rare et les hivers sont impitoyables, et pourtant la vie persiste avec force. Au creux d'une paroi, un léopard des neiges veille sur ses petits dont le pelage tacheté se confond avec la roche. On comprend alors pourquoi on l’appelle le « fantôme des montagnes » : maître de l’invisible, il est essentiel à ces paysages austères.

Dans le nord-ouest de la Bulgarie, sur les pentes occidentales des Balkans, les rochers de Belogradchik s’élèvent comme une galerie sculptée par le temps. Façonnés durant des millions d’années, ces piliers de grès et de calcaire prennent des formes étonnantes que l’imagination locale a baptisées « cavaliers », « moines » ou « écolières ». Leurs teintes, qui oscillent entre le rouge profond et l'or lumineux, changent au fil de la journée.

Sous le ciel d'Amritsar, en Inde, une lueur dorée s'élève au-dessus des eaux sacrées : le Temple d'Or. L’un des lieux les plus remarquables pour admirer les lumières de la saison est le Harmandir Sahib, également connu sous le nom de Temple d’Or. Ce gurdwara, site sacré du sikhisme, accueille des personnes de toutes confessions. À l’époque de Diwali, les sikhs célèbrent Bandi Chhor Divas, qui marque la libération du sixième gourou sikh, Guru Hargobind Sahib Ji, de son emprisonnement. Bien que les traditions soient différentes, les deux célébrations partagent des thèmes d’espoir, de justice et de liberté spirituelle.

Accroché aux branches de la forêt équatoriale, le paresseux d'Hoffmann incarne l'art de la lenteur. Son pelage, parfois teinté de vert par les algues qui y poussent, se fond dans la canopée, au milieu du feuillage. Ses mouvements lents, presque chorégraphiques, ne sont pas le fruit de la maladresse, mais une stratégie visant à économiser son énergie et à passer inaperçu aux yeux de ses prédateurs.

Au Minnesota, aux États-Unis, l’automne est une fête des sens : les vergers ploient sous le poids des fruits et les branches offrent des grappes de Honeycrisp ou de Haralson, prêtes à être cueillies à la main. L’air vif embaume déjà de notes de cidre et de feuilles sèches tandis que les familles et les touristes se dispersent dans les allées à la recherche de la pomme parfaite, croquante et juteuse.

Au cœur des plaines du Wiltshire, en Angleterre, la colline de Silbury se dresse comme une énigme venue du passé. Recouverte d'herbe par la nature, elle a été construite il y a 4 500 ans. Vers 2 400 av. J.-C., des générations entières ont extrait la craie des environs, l'ont transportée puis compactée patiemment jusqu'à ériger ce tertre monumental de 40 mètres, le plus haut de toute l'Europe préhistorique.

Dominant la Balagne depuis le Moyen Âge, Speloncato est une sentinelle perchée à près de 600 mètres d’altitude. Ses maisons de pierre serrées les unes contre les autres dessinent un rempart face aux siècles et rappellent qu’une puissante fortification, gardienne des routes entre mer et montagne, se dressait autrefois ici.

Imaginez une ombre qui glisse entre les arbres givrés, sans faire de bruit ni laisser de trace. Le lynx boréal — ce grand félin aux yeux d’ambre et aux oreilles coiffées de pinceaux noirs — règne en silence sur les immensités de Sibérie. Il est le plus imposant des lynx, mais aussi le plus agile. Ses larges pattes, pareilles à des raquettes naturelles, sont si discrètes sur la neige que ses proies ne sauraient sentir son approche.

À l’automne, la forêt se transforme en un théâtre d’ombres mystérieuses. Sous le craquement des feuilles aux tons chauds, un monde invisible prend vie : celui des champignons. Ni plante, ni animal, ils surgissent de la terre pour décomposer le bois mort, nourrir les arbres et tisser des liens invisibles sous nos pas.

Accroché aux falaises volcaniques de l’île de Santorin, en Grèce, le village d’Oia semble flotter entre ciel et mer. Ses maisons cubiques blanchies à la chaux et coiffées de dômes bleus captent la lumière comme nul autre lieu. À la fin du XIXe siècle, marins et marchands y creusaient leurs demeures directement dans la roche, fraîches l’été, chaleureuses l’hiver. Le blanc des façades, pratique avant tout, guidait l’eau de pluie vers des citernes vitales.

Dans le parc national de Berchtesgaden, en Allemagne, les gorges de Wimbachklamm s’ouvrent comme une faille dans la montagne bavaroise. Sur deux cents mètres, l’eau bondit, s’infiltre et sculpte la roche en dentelles, révélant des strates colorées vieilles de milliers d’années. Le fracas des cascades accompagne chaque pas sur les passerelles de bois fixées à même la paroi, comme si l’on marchait au cœur d’une peinture vivante.

Dans les Adirondacks, au nord de l’État de New York, aux États-Unis, Saranac Lake attire depuis des générations ceux qui cherchent à respirer plus grand. Ce village, posé non pas sur les lacs Saranac mais sur le lac Flower, fut d’abord un lieu de chasse et de passage pour les Premières Nations. À la fin du XIXe siècle, il devint célèbre grâce au docteur Edward Livingston Trudeau, qui y développa le traitement à l’air pur contre la tuberculose. Ses « cure cottages » témoignent encore de cette époque où la nature soignait.

Un matin d’automne, une cane branchu fend les eaux cuivrées d’un lac nord-américain. Ses plumes irisées rappellent les vitraux des cathédrales, éclats fragiles qui scintillent entre les roseaux. Comme tant d’autres voyageurs ailés, elle suit les chemins invisibles du ciel, fil d’Ariane reliant les forêts canadiennes aux marécages du Sud.

Le 10 octobre, les Fidji célèbrent bien plus qu’une date : c’est le jour où l’histoire coloniale s’est refermée et où le drapeau national s’est hissé pour la première fois, en 1970. Une journée de mémoire et de fête, où les villages vibrent au rythme du meke, les plats traditionnels mijotent sous terre dans le lovo, et les terrains de rugby deviennent des arènes de passion.

Alors que la Semaine mondiale de l’espace s’achève, le ciel nous offre un dernier frisson d’émerveillement. Dans l’immensité silencieuse du cosmos, les Piliers de la Création s’élèvent comme des cathédrales de poussière et de gaz. Sculptés par les vents stellaires dans la nébuleuse de l’Aigle, à 6 500 années-lumière, ils forment un berceau où naissent les étoiles. Grâce au télescope spatial James Webb, leur silhouette apparaît avec une clarté inédite : des colonnes dorées, des ombres profondes et des éclats lumineux au bord des nuages.

Sous les eaux claires de l’océan Indien, une silhouette ondulante glisse entre les coraux. C’est la pieuvre diurne, ou poulpe, car en français, les deux mots désignent le même génie des mers, un céphalopode aux huit bras fascinants. Elle chasse en plein jour, changeant de couleur comme un tableau vivant, mimant les ombres pour tromper ses proies. Un crabe hésite… trop tard.

Quand l’été s’éteint doucement, Cap d’Antibes révèle un autre visage, plus secret, presque intime. Les pins maritimes embaument l’air salin, les criques se vident de leur agitation, et les sentiers côtiers deviennent des corridors silencieux, rythmés par le ressac. Ici, l’automne n’est pas une fin, mais une respiration : la lumière se fait plus douce, les roches ocres se teintent de reflets rosés, et la Méditerranée, apaisée, prend des allures de miroir.

Sous la pleine lune d’octobre, l’air se fait plus vif, annonciateur de l’hiver à venir. À Chengdu, en Chine, le pont Anshun s’illumine d’or et se reflète dans les eaux calmes du fleuve Jin. Ce soir-là, la ville célèbre la fête de la mi-automne, l'une des traditions chinoises les plus anciennes. Selon la légende, la déesse Chang'e veille depuis la lune, tandis que les familles se réunissent pour partager des mooncakes, des pâtisseries rondes comme des astres, fourrées aux graines de lotus, aux haricots rouges ou au jaune d'œuf salé.

Dans les sous-bois silencieux d’Europe centrale, une chouette boréale observe l’horizon d’un regard perçant. Son plumage moucheté se fond dans les feuillages d’automne, à l'image d'une pensée sage nichée au cœur de la nature. Elle incarne l’intelligence discrète, celle qui veille et éclaire sans bruit.

Sous le soleil couchant, les chevaux de Camargue avancent, libres et puissants, dans les marais salants d'Aigues-Mortes. Ici, la nature ne se montre pas, elle se révèle brute, sauvage et indomptée. Emblèmes d'une région façonnée par l'eau et le sel, ils sont les descendants d'une lignée millénaire et sont habitués aux terres mouvantes, entre mer et étangs. Leurs sabots foulent les sols tremblants où poussent salicornes et tamaris, dans un ballet silencieux troublé seulement par les flamants roses.

Dans le voile mouvant de l’île de Skye en Écosse, Glen Brittle déroule ses bruyères pourpres, ses torrents clairs et ses brumes où flottent mille légendes. Ici, les pierres portent les empreintes de dinosaures, les eaux gardent en mémoire les chasseurs mésolithiques d’il y a 8 000 ans, et les échos des clans MacLeod et MacDonald se glissent encore dans les vallées.

Dans le Wyoming, aux États-Unis, se trouve un lieu où le temps semble suspendu : Oxbow Bend, au cœur du parc national du Grand Teton. La Snake River y dessine une large courbe dont les eaux calmes reflètent la silhouette bleutée des montagnes. Le parc doit son nom à des trappeurs francophones du XIXe siècle qui auraient trouvé à la montagne une forme évocatrice.

Sous le ciel changeant de Californie, la Clark Range s’élève telle l’épine dorsale de la Sierra Nevada, gardienne silencieuse du parc national de Yosemite. Ce sanctuaire de plus de 3 000 km² abrite des géants de granit, des cascades tumultueuses et des séquoias millénaires. Ses crêtes, polies par les glaciers, portent encore l’empreinte des siècles, tandis que les pins à écorce blanche laissent siffler le vent entre leurs branches tortueuses. Ici, tout respire l’immensité et l’endurance.